Paris - Sécurité, transports, primes d'été: les organisateurs et l'Etat ont encore du pain sur la planche pour que les JO de Paris se déroulent sereinement à l'été 2024. Passage en revue des principaux défis à relever.

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Transports, prêts ou pas prêts?

Devant les "incidents d'exploitations" de certaines lignes de métro et les attentes déraisonnables aux arrêts de bus, les habitants d'Ile-de-France sont sceptiques sur la capacité des transports à accueillir les 600 à 800.000 voyageurs par jour supplémentaires des JO. Une inquiétude relayée publiquement par la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ce qui a immédiatement fait hurler l'exécutif. 

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Pas de panique, renchérissent les opérateurs. "Nous avons fermement l'intention de continuer à nous améliorer progressivement en 2024, d'ici fin mars, d'ici les Jeux", a lancé le PDG de la RATP, l'ex-Premier ministre Jean Castex, appelant à "l'esprit de Coubertin" et au "travail d'équipe" face aux critiques cette fois de la présidente de région IDF Valérie Pécresse. 

Plusieurs dizaines de personnes de la RATP et de la SNCF se penchent sur chaque sortie/entrée de compétition, heure par heure pour prévoir les fréquences et répartir les flux. Une application spéciale sera dédiée aux transports en Ile-de-France, dont l'offre sera augmentée de 15%. Quant aux travaux de la ligne 14, qui visent à relier Orly au village olympique de Saint-Denis, il est toujours prévu qu'ils soient achevés en juin.

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Sécurité: des militaires supplémentaires?

Alors que la France est en "urgence attentat" depuis l'assassinat d'un professeur le 13 octobre à Arras, la sécurité des JO reste une question cruciale, en particulier pour la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine.

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Un militaire de l'"Opération Sentinelle" monte la garde sur la place du Trocadéro, le 21 octobre 2023 à Paris Photo: AFP/Geoffroy Van der Hasselt

Dans Paris, il faudra montrer patte blanche pour circuler en voiture près des sites olympiques et autour de la Seine, selon les périmètres de sécurité publiés en décembre par la préfecture de police. 

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Quant aux agents de sécurité privée (entre 17 et 22.000) qui doivent s'assurer de la sécurisation des sites (hors fan-zones), on ignore toujours si les effectifs seront au rendez-vous car la filière est en difficulté. Faudra-t-il mobiliser plus de militaires que prévu? Le chef d'Etat-major de l'armée de Terre, Pierre Schill, a donné le chiffre de presque "20.000 hommes des armées" mobilisés pour les JO, supérieur à celui de 15.000 communiqué jusqu'à présent.

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Heures supp': des négos à savoir terminer

Pour que tout le monde soit bien sur le pont à l'été 2024 --infirmiers, conducteurs de bus et de métro, et surtout policiers--, des négociations ont été entamées depuis des mois déjà. Si dans certains secteurs, comme chez les contrôleurs aériens par exemple, un accord a été adopté, dans d'autres comme chez les policiers ce n'est pas terminé. Les syndicats policiers mettent la pression: des centaines de fonctionnaires ont réclamé la semaine dernière des "primes olympiques", tout en menaçant de ne pas répondre présent cet été. 

"Sans mesures exceptionnelles, sans accord préalable, les JO, ce sera sans nous", a prévenu le patron du syndicat Alliance Fabien Vanhemelryck. 

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) après un accord, son application en terme d’égalité et de transparence a fait grincer des dents, et des discussions ont repris. 

Pour les transports, les négociations sont en cours à la RATP et à la SNCF. "On est au début des négociations, donc à voir comment ça avance", avait assuré mi-janvier le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Thomas Cavel.

Tahiti, Châteauroux, des sites sous surveillance

Le surf à Tahiti a traversé de belles turbulences pendant plusieurs semaines mais la situation semble s'être apaisée à la fin de l'année 2023. La désormais célèbre tour des juges en plein lagon à Teahupo'o, devrait bien finalement être installée malgré l'opposition d'une partie de la population locale inquiète de conséquences sur l'environnement. 

Début décembre, une barge utilisée pour des essais techniques avait abîmé du corail, relançant la polémique. Mais un accord avait été trouvé avec les associations environnementales et le président polynésien Moetai Brotherson.

A Châteauroux, qui a hérité des épreuves de tir initialement prévues en Seine-Saint-Denis, la route vers les JO ne semble pas si simple. Près de 25.000 nuitées pré-réservées par le comité d'organisation ont finalement été annulées mi-décembre, faisant déchanter les professionnels. L'annulation d'une fan-zone, envisagée par la mairie, nourrit également la crispation. 

Par Cyril Touaux et Déborah Claude. Infographies de Paz Pizarro, Sylvie Husson, Valentin Rakovsky, Jean-Michel Cornu, Sophie Ramis, Jonathan Walter, Anibal Maiz Caceres