Bruxelles - L'inflation dans la zone euro a ralenti en décembre, à 1,4%, s'éloignant encore davantage de l'objectif de la BCE, selon un chiffre provisoire de l'Office européen des statistiques, Eurostat, diffusé le 5 janvier.

Ce taux annuel de 1,4% en décembre, contre 1,5% en novembre, est identique à celui attendu par les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset. Il reste éloigné de l'horizon des 2,0% souhaité par la Banque centrale européenne (BCE).

"Avec une inflation toujours atone, la BCE va rester prudente", a prédit Jessica Hinds, analyste de Capital Economics.

Déjà à la mi-décembre, la BCE avait annoncé ne pas s'attendre à un retour de l'inflation au niveau souhaité dans les trois années à venir.

Une inflation très légèrement inférieure à 2,0% sur un an est considérée par la BCE comme un signe de bonne santé de l'économie car cela correspond, selon elle, à la définition de la stabilité des prix.

Cette atonie de l'inflation ne facilite pas la tâche de la BCE et ne laisse guère augurer de resserrement monétaire rapide.

Dans un entretien publié samedi dernier, Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, avait dit voir "une chance raisonnable" d'arrêter à l’automne 2018 le programme d'achat massif de dettes visant à stimuler l'économie et l'inflation.

L'institution avait décidé en octobre 2017 de poursuivre jusqu'à septembre 2018 son programme dit d'assouplissement quantitatif ("QE") entamé en 2015, à l'époque où la zone euro était menacée de déflation, cette spirale à la baisse des prix qui freine durablement toute l'économie.

Egalement décevant pour la BCE, le chiffre de l'inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui exclut par conséquent les produits particulièrement volatils), qui s'affiche à 0,9% en décembre, comme en novembre et octobre.

Les analystes tablaient sur une petite hausse de ce taux à 1,0% en décembre.

Il y aurait cependant des raisons d'espérer, selon Jessica Hinds de Capital Economics: "Il y a de bonnes raisons de penser que l'inflation sous-jacente va augmenter en 2018 en raison de l'amélioration constante du marché de l'emploi et de la bonne tenue de l'activité économique en zone euro", a estimé l'analyste.