La Première ministre polonaise Beata Szydlo a rejeté le 3 septembre le "chantage" de l'Union européenne visant à forcer la Pologne à accepter sa part des quotas obligatoires de répartition des milliers de demandeurs d'asile depuis l'Italie et la Grèce.

"Nous ne saurions céder au chantage de nous couper une partie des fonds européens pour nous punir parce que nous n'acceptons pas la relocalisation de migrants d'Afrique du nord et du Moyen Orient", a affirmé Mme Szydlo dans un interview au magazine de droite Sieci, dont un extrait a été publié sur le site internet wPolityce.

Le commissaire européen chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos, avait annoncé fin juillet que Bruxelles avait déclenché une deuxième phase des procédures d'infraction lancées en juin contre Prague, Budapest et Varsovie pour leur refus de se plier à leurs obligations d'accueil.

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Quotas de l’UE pour relocaliser les réfugiés, attributions, places promises, et migrants relocalisés par pays

 Quotas de l’UE pour relocaliser les réfugiés, attributions, places promises, et migrants relocalisés par pays

Les trois pays pourraient faire l'objet d'amendes, ce qui reviendrait selon Varsovie à une coupe dans les fonds européens.

"Les fonds européens et la politique de cohésion sont des piliers de l'Union européenne au même titre que la liberté de mouvement des biens et services. Nous y avons droit... Nous insistons donc pour que les traités européens soient respectés et nous rejetons le diktat des plus gros pays" sur la question des quotas, a ajouté la Première ministre.

Les déclarations de Beata Szydlo interviennent quelques jours avant que la Cour de justice de l'UE se prononce sur les recours intentés par la Hongrie et la Slovaquie contre le plan de "relocalisations" lancé en 2015 pour soulager l'énorme pression migratoire pesant sur l'Italie et la Grèce. L'avocat général de la Cour a préconisé leur rejet.

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Principales routes de migration vers l'Europe selon l'OIM

 Principales routes de migration vers l'Europe

Le plan européen en question prévoyait de répartir jusqu'à 160.000 personnes en deux ans depuis l'Italie et la Grèce vers les autres pays de l'UE, avec des critères d'éligibilité restrictifs --il ne concerne ainsi que les demandeurs quasiment assurés d'obtenir l'asile, comme les Syriens et les Erythréens.

En près de deux ans, seulement un peu plus de 24.000 demandeurs en ont jusqu'ici bénéficié, alors que plus d'un million de migrants ont débarqué sur les côtes des deux pays méditerranéens lors de la seule année 2015. La plupart ont continué leur route vers le nord de l'Europe. La Pologne n'en a accueilli aucun.

La Première ministre, membre du PiS conservateur nationaliste, a par ailleurs une nouvelle fois rejeté les accusations du président français Emmanuel Macron, selon qui Varsovie allait "à l'encontre des intérêts européens" sur de nombreux sujets.

Des allégations "mensongères, une horrible manipulation", a taclé Mme Szydlo, ajoutant: "Nous voulons être dans l'UE, nous y tenons".

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