Bruxelles - Les 28 Etats membres de l'UE se sont accordés le 13 décembre sur les quotas de pêche dans l'Atlantique et la mer du Nord, après une nuit entière de négociations témoignant des difficultés grandissantes à respecter les objectifs de pêche durable d'ici 2020.

"Plus on se rapproche de 2020, moins nous sommes flexibles au moment où il faut respecter les rendements maximum durables", a expliqué le commissaire européen à la Pêche Karmenu Vella lors d'une conférence de presse.

Le Rendement maximum durable (RMD), soit la limite de pêche qui permet le renouvellement des espèces, est le principe directeur qui guide les négociations sur les taux de capture (TAC) dans les pêcheries européennes. La politique commune de la pêche prévoit que ce rendement s'applique à tous les stocks d'ici 2020.

En 2018, deux-tiers des stocks (soit 55 TAC) seront fixés à leur niveau de RMD, neuf de plus qu'en 2017.

"On dirait que les ministres commencent seulement à réaliser qu'ils doivent se conformer aux règles qu'ils ont eux-mêmes édictées", a réagi Björn Stockhausen, de l'ONG Seas At Risk.

La Commission s'est félicitée de pouvoir annoncer des augmentations des quotas de pêche sur plusieurs "stocks de valeur", comme la langoustine en mer du Nord mais aussi en mer d'Irlande et en mer Celtique (+15% à 29.091 tonnes), les chinchards dans l'Atlantique Nord, quatre stocks de sole et trois stocks de plie dans les eaux du Nord-Ouest.

L'UE a en revanche pour la première fois pris des mesures pour tenter de préserver les stocks d'anguilles. Les pêcheries devront fermer au moins trois mois consécutifs entre le 1er septembre 2018 et le 31 janvier 2019, au moment de la période de migration: il sera alors interdit de pêcher les spécimens de plus de 12 centimètres dans les eaux de l'Union et de ses voisins, y compris en mer Baltique.

Andrew Clayton, de l'ONG Pew Charitable Trusts, a déploré des mesures "affaiblies", alors que la Commission recommandait un moratoire complet.

Des restrictions supplémentaires s'appliqueront aussi pour la pêche du bar, déjà très encadrée pour cette espèce en difficulté, à la fois pour les pêcheurs et pour l'activité de loisir.

Seules certaines techniques de pêche seront autorisées dans plusieurs pêcheries, et une fermeture de deux mois est prévue au moment de la reproduction.

Pour les pêcheurs du dimanche, seule la pêche avec remise à l'eau est autorisée, tout au long de l'année.

"La France s'est efforcée de maintenir des possibilités de captures pour l'ensemble des métiers autorisés en 2017", a affirmé le ministre de la pêche Stéphane Travert.

Il a précisé que les ligneurs pourront débarquer 5 tonnes par an. Les tolérances de captures inévitables pour les fileyeurs et les chalutiers de fond sont quant à elles fixées respectivement à 1,2 tonne par an et 100 kg par mois.

Les quotas de soles ont été revus en hausse de 25% dans la Manche-est (3.405 tonnes) et de 6% (3.621 tonnes) dans les zones nord et central du golfe de Gascogne, et sont désormais exploitées au RMD.

En mer Celtique et alentours, les quotas reculent par rapport à 2017 de 11% à 6.910 tonnes pour l'églefin (la Commission avait proposé -34%) et de 19% à 22.213 tonnes pour le merlan. Les quotas pour le cabillaud ont été relevés de 9% à 3.076 tonnes (la Commission prônait le statu quo).

 {
 "excerpt": "Si l'UE a augmenté certains quotas, elle a aussi pris des mesures pour tenter de préserver les stocks d'anguilles et de bars.",
 "creationDate": "2017-12-13",
 "permalink": "https://ednh.news/fr/lue-trouve-un-accord-sur-la-peche-apres-une-nuit-de-negociations/",
 "language": "fr",
 "categories": "Alimentation et agriculture",
 "media": "",
 "imageFeatured": "https://ednh.news/wp-content/uploads/2017/12/PH-PAR-Par8058334-b-Charly-Tribailleau.jpg",
 "status": "publish",
 "authorId": "6",
 "author": "afp"
}