PARIS - Quatre jeunes européens sur cinq se sentent plus citoyens de leur pays que de l'UE, selon une étude allemande qui met en lumière les sentiments mitigés entretenus par les jeunes européens envers l'Union.

6.000 jeunes (16-26 ans) issus de sept pays (France, Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Espagne, Royaume-Uni) ont été interrogés par l'institut YouGov pour la fondation allemande TUI sur leur rapport à l'Europe. 80% des sondés se sentent citoyens de leur pays exclusivement (42%) ou citoyens de leur pays avant d'être européens (38%), quand 10% se sentent seulement européens ou d'abord européens.

Toutefois, seule une minorité des jeunes européens sont favorables à une sortie de leur pays de l'UE. Ainsi, les jeunes britanniques, dont le pays a voté à 52% pour le Brexit le 23 juin 2016, sont seulement 27% à vouloir quitter l'UE, contre 58% qui souhaitent rester dans l'Union.En cas de référendum, 31% des Grecs feraient aussi le choix de quitter l'UE, comme 26% des Italiens, 22% des Polonais, 19% des Français et 12% des Espagnols et des Allemands.

 

Défiance grecque

Près de la moitié des jeunes grecs estiment que l'UE a une influence négative sur leur pays (47%), contre 35% qui pensent l'inverse.

Près des deux-tiers (60%) défendent un renforcement du pouvoir des Etats face à l'UE, souhaité par 38% de tous les jeunes européens interrogés.

 

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(AFP / Boris Horvat)

 

La Grèce, confrontée à une grave crise financière, a négocié depuis 2010 plusieurs plans de sauvetage du FMI, de la BCE et de l'UE, appliquant en contrepartie de drastiques mesures d'austérité budgétaire. 43,3% des 16-24 ans étaient au chômage mi-2017, soit le plus haut taux d'Europe, largement au-dessus de la moyenne au sein de l'UE (16,9%).

Interrogés sur la qualité de vie et les revenus qu'ils pensent obtenir, 82% des jeunes Grecs pensent qu'ils seront moins bien lotis que la génération de leurs parents.

 

L'UE, facteur de mobilité

Invités à citer les principales valeurs que l'UE véhicule à leurs yeux, 44% des sondés citent la paix en Europe, devant les droits de l'homme (40%).La prospérité et la réussite économique arrivent plus loin (25%), ce qui n'empêche pas 70% des jeunes de s'imaginer travailler sur une période assez longue dans un autre pays de l'UE.

C'est notamment le cas d'une large majorité d'Espagnols (80%), d'Italiens (76%) et de Grecs (74%), un peu moins pour les Allemands (64%) et les Français (62%).

En terme de politique étrangère, il a été demandé si l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, qui devrait "changer la donne en matière de diplomatie et de pratiques commerciales", nécessitait un changement de stratégie de la part de l'UE. 29% pensent que l'UE devrait travailler plus avec les Américains, contre 33% qui pensent l'inverse, et 24% qui souhaiteraient rester dans la même relation.

Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l'Union européenne, pour des échanges totaux d'environ 610 milliards d'euros en 2016, devant la Chine (514,5 milliards), selon des chiffres de la Commission européenne.L'étude, publiée en mai, a été menée en ligne du 16 février au 3 mai 2017 avec la méthode des quotas.

Robin Gremmel (AFP)

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