Berlin - L'accord gouvernemental de principe conclu  entre conservateurs et sociaux-démocrates propose notamment de réformer la zone euro mais aussi de limiter l'immigration en Allemagne.

Migration

Principal thème de discorde entre les partis dans un pays où l'extrême droite a fortement progressé aux dernières élections, les propositions de l'accord paraissent favorables aux conservateurs.

Ces derniers ont imposé de fixer une limite -chère au parti allié bavarois CSU- au nombre de demandeurs d'asile arrivant annuellement dans le pays, entre 180.000 et 220.000.

Le regroupement familial, actuellement suspendu jusqu'à fin mars, va certes pouvoir reprendre comme l'exigeait le SPD. Mais les conservateurs ont obtenu l'instauration d'une limitation à 1.000 personnes pouvant prétendre à ce dispositif chaque mois.

Europe

En tant que première économie du continent, l'Allemagne est de longue date pressée par ses partenaires européens de sortir de son silence suite aux propositions de réformes de la France ou de la Commission européenne.

Au niveau de l'ensemble de l'UE, fragilisée par le Brexit et la montée des populismes, conservateurs et sociaux-démocrates se disent prêts à augmenter la contribution de l'Allemagne au budget européen. "Nous voulons renforcer financièrement l'UE pour qu'elle puisse mieux assurer ses tâches".

Et le document prévoit de "renforcer" et "réformer" la zone euro avec la France pour la rendre plus résistante aux crises.

Pour Lüder Gerken, politologue au Centre d'études sur la politique européenne, la future coalition envoie "un message important en direction des partenaires européens, particulièrement du président français".

Le document soutient prudemment une des idées les plus controversées d'Emmanuel Macron, la création d'un budget de la zone euro pour aider à sa "stabilisation" et soutenir les "réformes structurelles. Pas un mot en revanche sur son autre idée d'un ministre des Finances de l'Union monétaire, voire d'un parlement.

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Economie

Les caisses de l'Etat n'ont jamais été aussi remplies depuis la réunification, et les partenaires potentiels disposent d'une marge de manoeuvre de quelque 45 milliards d'euros à répartir entre investissements et cadeaux fiscaux.Mais l'objectif reste de conserver un budget à l'équilibre.

Là aussi, le SPD - qui prônait une plus grande justice sociale - n'a obtenu que très partiellement gain de cause.

Sur le plan fiscal, le document précise qu'il n'y aura pas d'augmentations d'impôts pour les plus aisés alors que les sociaux-démocrates demandaient une hausse de 42 à 45% du taux d'imposition maximal.

L'impôt de solidarité - payé par les Allemands de l'ouest pour soutenir ceux de l'ex-RDA - sera progressivement supprimé, comme le souhaitait le SPD selon sa cheffe de groupe parlementaire Andrea Nahles. Cela correspond à un allègement d'impôt de 10 milliards d'euros d'ici 2021.

Sur la santé, le SPD a également fait chou blanc : il visait une réduction des inégalités face à l'assurance maladie en Allemagne via la création d'une sorte de Sécurité sociale à laquelle tout le monde devrait cotiser. Mais au final, l'accord prévoit seulement que les employeurs participeront davantage au financement des assurances des caisses publiques.

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